Ce parfum de nos années mortes
Ce qui peut frapper à ta porte
Infinité de destins
On en pose un et qu'est-ce qu'on en retient?

Ma dentelle à moi, elle n'est pas comme la votre. Pour vous, la dentelle n'est rien d'autre que du tissu, tissu affriolant, tissu à motifs, tissu troué, tissu des vieilles nappes passées de vos grands-mères. Tissu féminin aussi.

Mais pour moi la dentelle ce n'est pas ça. La dentelle est un terme fort qui se cache derrière de la douceur. Moi, je ne viens pas des beaux quartiers, les vieilles nappes en dentelle de mes grands mères, ça fait longtemps qu'on les a vendus. La poésie de la dentelle comme vous la connaissez, ben je la connais pas. Et pourtant ce mot a du sens pour moi, et pas qu'un peu.

Les riches se savent supérieurs même s'ils essayent d'en faire abstraction et de parler d'égalité. Tout le monde le sait, l'argent finalement c'est une valeur qui décide de beaucoup de choses, le genre de pièce de monnaie qui en tombant sur pile ou sur face décide de ton statut social. Je crois bien qu'à ma naissance, si j'avais pu lancer une pièce elle m'aurait montrer sa face. Et encore je suis poli. Bref, les riches, ils ont la chance de profiter de certaines choses, de savourer certaines choses et d'être tristes pour certaines choses. Certaines choses que nous ne pouvons pas comprendre puisque nos certaines ne sont pas les mêmes que les leurs. Ce que j'apprécie chez ces gens c'est qu'ils aiment l'art et récemment notre art, "l'art de rue" comme ils l'appellent et devenu plutôt populaire. Ah populaire ! Quel terme ! Pourquoi "populaire" devrait aussi dire à la mode quand on sait que cette expression signifie le peuple et donc autrement dit, nous, ceux relégués tout en bas du top 50 ?

Quelque chose de bien qu'ils font, je disais. L'art dans la rue. La blague. Ils ont essayé de mettre un peu d'art dans la ville et pas que pour eux, pour nous aussi.

Pas très loin de chez moi l'art y est présent, c'est un endroit où je sais que la poésie prend tout son sens, c'est là où je viens penser un peu parce que mine de rien, je passe pas mon temps à dealer ou à me battre, j'ai aussi du temps pour réfléchir à un avenir comme tout le monde.

Cet endroit il paye pas de mine : deux trois caissons abandonnés contre un mur avec à côté un grillage. Un grillage en dentelle.

Et bien au travers de ce grillage tout s'y passe. Et ma poésie elle filtre par ces dentelures là. Mon art dans ma ville, c'est pas un tissu de grand mère, c'est pas un tissu de gamine à Barbie, c'est un véritable grillage comme on pourrait en voir partout. Mon art de rue à moi, il passe par cette dentelle là.

Grillage, grillage de prison, grillage rouillé. Vous pouvez rire mais vous savez-quoi ? C'est bien le seul endroit où je me sens le moins emprisonné. Ironique non ?

C'est toujours pareil, mon inspiration ne vient que quand le Soleil s'est couché à croire que j'ai une plume de l'ombre. Du coup hier soir (vers minuit - 1h du matin) j'ai pondu un nouveau texte !

Celui-ci suit la même thématique que le précédent, mon amie Elka m'avait donné un mot : Dentelle, et c'était à moi d'en faire un texte. Bon le langage est pas mal familier dans le choix de certaines façons de faire : absence du ne de la négation, ou répétition du moi etc. mais ça va avec le ton du texte aussi. C'est pas un snob de 46 ans qui s'exprime, donc forcément XD. Après je trouve que ce texte me change un peu et j'aime beaucoup, j'en suis fière même si la fin ne me plait pas tant que ça. (C'est bien rare que je préfère le contenu à la fin). Cet écrit est un peu plus long que le précédent mais reste néanmoins court. As usual. Quoiqu'il en soit il est là. Pour vous. Et un peu pour Elka aussi ♥.

9. Le vent nous portera - Noir Désir

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